article du site de la Socofer
http://www.socofer.com/maintenance-lgv-seaLa maintenance de la LGV SEA dès la construction
La LGV SEA Tours-Bordeaux est la première ligne à grande vitesse construite en France sur le modèle concessionnaire. Dès la mise en service de la ligne, en 2017, LISEA, le concessionnaire, confiera son exploitation et sa maintenance à MESEA. Dès sa conception, la maintenance de cette LGV a été au cœur de toutes les réflexions.
Une organisation bien définie
Sur ce projet, le partage des risques est clair : pour cela MESEA assume l'ensemble des risques liés à la maintenance. Ceux-ci se concrétisent entre autres par des pénalités dissuasives en cas de non atteinte des performances de la ligne (retards aux trains, inconfort de la voie) induites par le mainteneur.
Comment acquérir une expertise spécifique ?
MESEA en tant que premier mainteneur privé d'une LGV s'est approprié un modèle conceptuel issu du monde militaire dénommé le soutien logistique intégré ou SLI et l'a adapté au contexte d'une LGV. Le soutien logistique a pour objectif d'assurer le maintien en condition opérationnelle de la ligne en parallèle à son exploitation. Il met en œuvre un ensemble de processus et de moyens nommés éléments du Soutien Logistique Intégré.
Contenir les coûts en optimisant les moyens: La démarche SLI appliquée à la SEA
MESEA confie à SOCOFER la conception et la fabrication des engins de maintenance: camions rail-route modul'RR
MESEA a fait le choix d'abandonner les draisines traditionnelles pour les travaux maintenance voie ou caténaires en faveur de camions rail-route modulaires. Ces camions emportent quatre types de modules différents: module plateau grue pour les travaux voie, module nacelles caténaires, module atelier et module de déroulage caténaire. Lorsqu'ils sont inutilisés, ces modules sont stockés sur leurs béquilles dans les bases de maintenance.modul_nac_catenaire_640_480
L'intérêt de ce type d'engins routiers et ferroviaires, outre un rapport coût/capacités de travail très compétitif par rapport aux draisines ferroviaires, est de pouvoir s'enrailler/dérailler quasiment au droit des chantiers ferroviaires.
Cela permet de s'acheminer en temps masqué par voie routière tout en libérant des sillons pour les trains de maintenance à haute valeur ajoutée et obligatoirement ferroviaires à 100% du fait de leur masse: bourreuses, régaleuses, trains meuleurs, trains travaux de ballast, etc. Au final, la cohabitation des engins sur le rail est facilitée et la programmation est plus robuste car moins soumise aux aléas de congestion ferroviaire.
L'autre point fort est la polyvalence du camion porteur qui s'adapte au type de travaux prévus. Et en cas de "coup dur", cela permet de créer une force d'intervention dédiée à un métier.
Ainsi en cas de nécessité de remplacement d'une grande pièce d'appareil de voie (1/2 ferrure ou cœur à pointe mobile, pièce jusqu'à 60 m de long), MESEA peut mobiliser simultanément trois camions grue pour manutentionner ces pièces. En cas d'incident caténaire majeur, MESEA peut mobiliser efficacement l'ensemble de ses camions soit par exemple deux ou trois camions nacelles, un ou deux camion déroulage et un camion atelier.
La démarche SLI avec COSEA sur ce sujet des camions modulaires a permis:
• une conception, tant en génie civil qu'en voie, et une implantation optimisée de plateformes d'enraillement dédiées aux camions modul'RR tous les 10 km, y compris les voiries d'accès depuis le réseau public et les équipements de sécurité ferroviaire;
• des groupements de zones élémentaires de protection adaptés au travail avec les camions modul'RR;
• une conception des nacelles caténaires aptes à atteindre la bifilaire installée au sommet des poteaux caténaires sur la ligne;
• des ateliers de maintenance adaptés à l'usage des camions modul'RR;
• une conception du parc de secours voie qui permet de charger les grandes pièces d'appareils de voie sur des wagons plats avec les camions modul'RR en mode routier.
Les cinq camions modul'RR et les 11 modules de MESEA seront opérationnels au printemps 2017.